mais son admiration avait quelque chose de grave, et ne se ressentait pas de son âge. Au bout d’une demi-heure je me retirai.
» Déjà les fidèles arrivent en foule pour adorer le lama ; mais on n’en admet qu’un petit nombre en sa présence. Ils se croient très-heureux lorsqu’ils peuvent seulement le voir à une fenêtre, et qu’ils ont le temps de se prosterner devant lui le nombre de fois prescrit avant qu’il ait disparu. Ce jour-là une troupe de Kalmouks était arrivée à Terpaling. En sortant, je les vis rassemblés sur la place qui est devant le palais. Ils étaient debout, la tête nue ; ils avaient les mains jointes et élevées à la hauteur du visage, ils passèrent plus d’une demi-heure dans cette altitude ; leurs yeux fixés sur l’appartement du lama exprimaient l’inquiétude la plus vive. Enfin on le leur montra, ou du moins je l’imagine ; car ils élevèrent tout à coup au-dessus de leur tête leurs mains jointes, les ramenèrent devant leur visage, les posèrent sur leur poitrine ; puis, les écartant, ils tombèrent à genoux, et frappèrent la terre de leur front ; cérémonie qu’ils répétèrent neuf fois de suite. Ils s’avancèrent ensuite pour offrir leurs présens, qui étaient des lingots d’or et d’argent, et diverses productions de leur pays ; quand l’officier chargé de recevoir ces dons les eut entre les mains, les Kalmouks, s’éloignèrent en donnant de grandes marques de satisfaction.
» J’appris que ces sortes d’offrandes se ré-