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dans ce dernier pays, tout y était tranquille. Le seul événement qui eût marqué dans ses annales, avait été l’inauguration du techou-lama. Elle avait eu lieu l’année précédente. Pourounghir en écrivit les détails, qu’il tenait d’un autre gossein présent à la cérémonie.

L’empereur de la Chine donna en cette occasion une marque éclatante de son zèle et de son respect pour le chef suprême de sa religion. Dès le commencement de 1784 il envoya des ambassadeurs à Techou-Loumbou pour le représenter auprès du pontife, et rehausser la pompe de son installation. Le dalaï-lama, le vice-roi de Lassa, accompagnés de toute la cour, un des généraux chinois résidant à Lassa, avec une partie des troupes qu’il commandait, deux des principaux magistrats de cette ville, les supérieurs de tous les couvens du Thibet, et les ambassadeurs de Khien-long se réunirent à Techou-Loumbou.

Le vingt-huitième jour de la septième lune, correspondant à la mi-octobre, fut choisi comme le plus favorable à la cérémonie de l’inauguration. Quelques jours auparavant, le jeune lama avait été amené de Terpaling à Techou-Loumbou, avec toute la pompe et les hommages qu’on pouvait attendre d’un peuple enthousiaste dans une circonstance si solennelle. Jamais on n’avait vu un si grand concours rassemblé par la curiosité ou la dévotion. Tous ceux qui l’avaient pu étaient venus de toutes les parties du Thibet pour grossir le cortège.