ecclésiastiques de la province : elle forme en quelque sorte son diocèse. La plupart de ces villes sont situées sur les montagnes à des élévations considérables au-dessus des rivières, presque toujours dans un enfoncement qui les met à l’abri de la violence du vent, et sur des pointes de rochers où la neige ne peut s’amonceler. Les villes qui n’offrent pas la réunion de ces avantages sont désertées pendant l’hiver par leurs habitans ; ils vont alors habiter des villages mieux abrités.
Les habitans des villes mettent à profit les espaces de bon terrain qui se trouvent dans leur voisinage, sur le bord des ruisseaux, pour y cultiver de l’orge, du seigle et d’autres grains susceptibles de croître sous ce climat rigoureux. Ailleurs l’œil n’aperçoit que des montagnes couvertes de neige, des rochers arides, des plaines à peu près dépouillées de verdure, fréquemment revêtues d’efflorescences salines, et où l’homme ne s’occupe d’ouvrir le sein de la terre que pour en retirer de l’or. Quelques mines sont exploitées par le moyen de galeries. Le pays produit à peine la quantité de grains nécessaire à sa consommation ; il reçoit sa provision annuelle d’orge et de riz des habitans du pays montagneux au sud de l’Himalaya.
Une poste à cheval va régulièrement de Ghertok à Lassa, dont la distance est de 230 lieues. Le pays qui sépare ces deux villes est médiocrement peuplé. Les chèvres qui donnent la laine des châles se trouvent jusqu’à Lassa : on dit que