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la toison des moutons des environs de cette ville est plus fine que dans l’Oun-dés. Les marchands de Lassa achètent à Gortope des étoffes de laine aux négocians de Ladak. Le passage de la partie de l’Himalaya au sud de l’Oun-dés présente toutes les difficultés décrites par d’Andrada. Mais où se trouve la ville de Chaparangue, où résidait le roi ou radja qui l’accueillit si bien ? c’est ce que l’on ignore aujourd’hui ; à moins que ce ne soit Tchangaprang, ville située sur le Dsampkho-son, à l’est de Lassa.

On a obtenu des renseignemens plus positifs sur Ladak. On sait que cette ville est la résidence d’un prince indépendant, qui porte le titre de radja du Khourd-Thibet ou petit Thibet. Elle est située à dix journées de route, à l’ouest de Ghertok, et à la même distance au nord-est de Cachemire. Elle est baignée par le Sindh, qui vient de l’Oun-dés, et que l’on appelle aussi rivière de Ladak ou Leh. Il paraît que, pour aller de Ghertok à Ladak, on suit un plateau très-élevé, sans avoir de montagnes à franchir. Le commerce de Ladak avec Cachemire est considérable. Les Cachemiriens qui viennent à Ladak acheter la toison de chèvres, particularité dont le P. Désideri avait parlé, y apportent beaucoup de safran, qui s’envoie ensuite dans le Thibet où l’on en fait une grande consommation pour le service divin. Il arrive aussi à Ladak des caravanes d’Yerkend et de Bokhara, dans lesquelles se trouvent quelquefois des