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côté, il leur accorda chaque jour de nouvelles faveurs. Wettevri et les officiers qui l’accompagnaient eurent la liberté de les voir en tout temps, et celle de leur faire expliquer leurs besoins.

Au commencement de décembre, les trois ans de l’administration de leur bienfaiteur étant expirés, il partit. On aurait peine à s’imaginer, dit l’auteur de la relation, quels témoignages de bonté les Hollandais reçurent de ce généreux protecteur avant son départ. Les voyant mal pourvus pour l’hiver, il leur fit faire à chacun deux paires de souliers, un habit bien doublé, et une paire de bas de peau. Il joignit à ce bienfait les procédés les plus nobles. Il déclara qu’il était fort affligé de ne pouvoir les envoyer au Japon, ou les conduire avec lui au continent. Il ajouta, qu’ils ne devaient pas s’alarmer, de son départ, parce qu’en arrivant à la cour, il emploierait tout son crédit pour leur faire obtenir leur liberté, ou du moins la permission de le suivre. Il leur rendit les livres qu’ils avaient sauvés de leur naufrage, et plusieurs parties de leurs effets auxquels il joignit une bouteille d’huile précieuse. Enfin il obtint du nouveau gouverneur qui les avait déjà réduits au riz, au sel et à l’eau, que leur subsistance serait un peu plus abondante.

Mais, après son départ, qui arriva au mois de janvier 1654, ils furent traités avec plus de dureté que jamais. On leur donna de