deux pouces et demi d’épaisseur. Les cornes de l’argali vues par Gmelin étaient d’un jaune clair ; mais plus l’animal vieillit, plus ses cornes brunissent. Ses oreilles sont pointues, assez larges, et il les porte fort droites ; il a le pied fourchu, les jambes de devant hautes de trois quarts d’aune, et celles de derrière un peu plus. La couleur de tout le corps est grisâtre mêlée de brun. Il a le long du dos une raie jaune ou rousse, et la croupe, le dedans du pied et le ventre marqués de la même couleur. Cette couleur dure depuis le commencement d’août ; pendant l’automne et l’hiver, jusqu’au printemps, et à l’approche de cette saison, l’animal mue et devient partout d’une couleur fauve. Sa seconde mue arrive vers la fin de juillet. Les femelles sont plus petites, et quoiqu’elles aient des cornes, ainsi que les béliers, ces cornes sont très-minces en comparaison de celles que l’on vient de décrire, et elles ne grossissent guère avec l’âge. Lorsqu’on prend cet animal tout jeune, il s’apprivoise.
Le canton de Tassévskoi-ostrog, sur la rive droite de l’Oussolka, est sujet à de violens orages ; mais de mémoire d’homme on n’en essuya de semblable à celui qui, le 27 mai 1739, désola ce pays. On vit deux nuages chargés d’eau, l’un venant du midi, l’autre de l’ouest, se réunir, et ne former bientôt qu’une seule nuée, qui, en s’élevant, prit la forme d’une colonne. Cette nuée était extrêmement sombre dans toute sa circonférence, mais trans-