naire. Goez eut l’air de se laisser vaincre par le prince ; mais ce fut à condition qu’il lui accorderait des lettres de protection pour tout le voyage. Les marchands de la caravane de Caboul, fâchés de perdre sa compagnie, travaillèrent à lui inspirer de la défiance contre les Cachegariens, en lui faisant entendre qu’il courait risque de la vie en voyageant avec eux. Cette menace effraya tellement Demetrius, que, pour la seconde fois, il refusa d’aller plus avant, et conjura Goez de retourner sur ses pas ; mais le fervent missionnaire était déterminé à braver tous les dangers pour répondre aux espérances de ceux qui lui avaient donné leur confiance.
Chacun fit ses préparatifs pour le voyage. Goez acheta dix chevaux ; un pour lui-même, un pour Isaac, et les huit autres pour son bagage. Vers le milieu du mois de novembre 1604, on se mit en route ; le voyage fut très-pénible à cause des sables, des cailloux et de l’aridité du pays.
Le gouverneur d’Aksou, âgé seulement de douze ans, était neveu du roi de Cachegar ; un homme administrait les affaires publiques durant sa minorité. Ce jeune prince voulut voir Goez, qui lui offrit des sucreries et d’autres choses convenables à son âge ; en reconnaissance, il l’invita à un grand bal qu’il donnait ce jour-là ; il le pria même d’y danser. Goez ne fit pas difficulté de lui accorder une chose de si peu d’importance.
À Kou-cha, la caravane séjourna un mois,