pour laisser reposer les chevaux, car les pauvres bêtes étaient rendues de fatigue. Les prêtres de Kou-cha firent mine de forcer Goez à observer leur jeûne, afin de tirer de lui quelque présent ; et il eut beaucoup de peine à se débarrasser d’eux, car ils voulaient l’entraîner par violence dans leur temple.
Une autre contrariété attendait Goez à Cialis, ville petite, mais bien fortifiée. Le gouverneur, fils naturel du khan de Cachegar, apprenant que le voyageur et son compagnon étaient d’une religion différente de la sienne, lui reprocha son audace d’entrer dans un état mahométan, et le menaça, pour le punir, de lui ôter ses marchandises et la vie. Mais il n’eut pas plus tôt lu les lettres de son père, dont Goez était porteur, qu’il se radoucit. Quelques présens le rendirent encore plus traitable.
La caravane s’arrêta trois mois dans cette ville, par l’obstination du pacha, qui ne voulait partir qu’après que le nombre des marchands aurait grossi, parce que son profit en serait plus considérable. Il n’accordait même à personne la liberté de partir avant lui. Ennuyé de cette prolongation de séjour et de la dépense qui en résultait, Goez obtint du gouverneur, moyennant un présent, la permission de se mettre en route. Il était prêt à quitter Cialis, lorsqu’il y arriva une caravane venant du Catay. Les marchands donnèrent à Goez des nouvelles du P. Ricci et de ses compagnons ; ils les