vives. Le lendemain le père de la jeune épouse donna son festin, et le troisième jour les convives se séparèrent ; mais les nouveaux mariés restèrent quelques jours chez le beau-père pour travailler. »
Telles sont les cérémonies des premières noces. Les secondes n’en exigent pas. Une veuve qui veut se remarier, n’a besoin que de se faire purifier, c’est-à-dire, que de coucher avec un autre homme que celui qu’elle doit épouser. Cette purification est si déshonorante pour l’homme, qu’il n’y a que des étrangers qui veuillent s’en charger. Une veuve risquait autrefois de l’être toute sa vie ; mais depuis qu’il y a des Cosaques au Kamtchatka, les veuves trouvent à se faire absoudre du crime des secondes noces. On se purifie en ce pays-là comme on se souille en d’autres.
Rien n’est plus libre au Kamtchatka que les lois du mariage. Toute union d’un sexe à l’autre est permise, si ce n’est entre le père et sa fille, entre le fils et sa mère. Un homme peut épouser plusieurs femmes, et les quitter. La séparation de lit est le seul acte de divorce. Les deux époux, ainsi dégagés, ont la liberté de faire un nouveau choix sans nouvelle cérémonie. Ni les femmes ne sont jalouses entre elles de leur mari commun, ni le mari n’est jaloux de ses femmes ; encore moins l’est-on de la virginité que nous prisons si fort. On dit même qu’il y a des maris qui reprochent aux beaux-pères de trouver dans les femmes ce qu’on se plaint quelquefois