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qui retrace la pêche. Dix personnes de l’un et l’autre sexe, parées de leurs plus beaux habits, se rangent en cercle, et marchent avec lenteur, levant en mesure un pied devant l’autre. Les danseurs prononcent tour à tour quelques mots, de façon que, quand la moitié a prononcé le dernier mot, l’autre moitié prononce les premiers. Ces mots sont tirés de la chasse et de la pêche.

Les hommes ont aussi leurs danses particulières. Les danseurs se cachent dans des coins. L’un bat des mains, les élève en l’air, saute comme un insensé, se frappant la poitrine et les cuisses ; un autre le suit, puis un troisième, et tous dansent en rond à la file les uns des autres ; ou bien ils sautent accroupis sur leurs genoux, en battant des mains et faisant mille gestes singuliers, qui sont sans doute expressifs, mais pour eux seuls.

Les femmes accompagnent quelquefois leurs danses de chansons. Assises en rond, l’une se lève et chante, agite les bras, et remue tous ses membres avec une vitesse que l’œil suit à peine : elles imitent si bien les cris des bêtes et des oiseaux, qu’on entend distinctement trois différens cris dans un seul. Les femmes et les filles ont la voix agréable : ce sont elles qui composent la plupart des chansons. L’amour en fait constamment le sujet, l’amour, qui est le tourment des peuples policés, et la consolation des sauvages. Voici une de ces chansons :