Tout le monde est admis à partager leurs repas. Leurs meilleures provisions sont celles dont ils font part à leurs hôtes. Leur plus grande politesse est de porter eux-mêmes les morceaux à la bouche de leur convive ; et le prince ne se dispense pas de cet usage avec ceux qu’il honore de sa faveur.
Ils font un usage immodéré du tabac ; ils le fument, ils le prennent en poudre. Ils ont de petites pipes de la Chine ; mais, comme elles leur coûtent fort cher, il y suppléent le plus souvent avec des os de pieds de mouton. La même pipe suffit pour une compagnie nombreuse ; elle passe de main en main, de bouche en bouche ; ils aspirent la fumée avec tant de force, qu’elle leur sort par les narines. S’ils n’ont pas de pipe, leur industrie sait y suppléer. On choisit un endroit autour duquel toute la compagnie puisse se coucher à son aise ; l’un des fumeurs, pour rendre la terre plus compacte et la réduire en une pâte pétrissable, l’arrose de son urine ; il y fait un trou perpendiculaire avec le manche de son fouet, et le remplit de tabac, auquel il met le feu. Chacun se couche ventre à terre, s’arme d’une tige creuse, dont il pose un bout sur le tabac, et de l’autre il en aspire la fumée. De cette manière, personne n’est obligé d’attendre son tour, et tous pompent à la fois la vapeur du tabac.
Ils aiment le faste dans leurs habits. Une longue tunique d’un tissu de coton fin leur tient lieu de chemise ; ils portent par-dessus