Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/21

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la Sibérie, différens vaisseaux de fer et de cuivre, du fer en barres, et divers outils de ce métal, comme des couteaux, des haches, des scies et des briquets, de la cire, du sel, du chanvre, du fil pour faire des filets, de gros draps et des toiles communes. De la Boukharie et du pays des Kalmouks on y porte des toiles peintes, des toiles de coton blanches, lustrées et de différentes couleurs. On apporte de la Chine des étoffes de soie et de coton, du tabac, du corail, et des aiguilles que les Kamtchadales préfèrent à celles de la Russie. Enfin on leur apporte du pays des Koriaks toutes sortes de peaux de rennes, crues ou préparées. C’est la meilleure marchandise, parce qu’il s’en fait un grand débit. »

Ce commerce doit se faire avec une certaine modération, et proportionnellement au besoin du moment. Comme il n’y a point de trafic dans le pays, ni de circulation, les marchands établis au Kamtchatka n’achètent guère au-delà de la consommation intérieure, et ne veulent point se charger, même à très-bas prix, de ce qui reste aux vaisseaux qui s’en retournent. Semblables aux Kamtchadales, ils ne prennent que ce dont ils ont un besoin pressant, aimant mieux risquer d’acheter cinq fois plus cher de leurs compatriotes le nécessaire dont ils manquent que d’avoir à bon marché le superflu d’avance. Aussi le prix des marchandises qu’on apporte au Kamtchatka n’est-il jamais bien fixe. Dans l’automne, qui est la saison du con-