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cours des marchands, on achète à meilleur marché. Au printemps, les marchandises renchérissent ; c’est le temps du débit. Kracheninnikov donne à cette occasion un tarif des marchandises qui se vendent au Kamtchatka, avec le prix de l’achat, et celui du gain pour le marchand.

Par ce tarif, on voit que la toile étrangère, qui vaut un rouble en Russie, se vend deux roubles au Kamtchatka ; que les draps les plus communs, qui coûtent douze copeks, ou sous, pour archine, sont vendus cinquante ou soixante sous. Le damas de dix roubles par pièce, ou rouleau, vaut vingt-cinq roubles. Le taffetas de trois roubles la pièce en vaut huit. Des bottes qui ont coûté soixante à quatre-vingts copeks, se vendent trois roubles, dont un vaut cent copeks. La toile de coton de Boukharie retire sept à huit roubles sur trois d’avance ; et celle du pays des Kalmouks retire un rouble, ou même un rouble et demi sur quarante copeks.

L’étain travaillé qui coûte vingt-cinq sous la livre, en rend cent quatre-vingts. Une marmite de cuivre de trente-cinq sous en vaut cent vingt. Une poêle de fer de quinze sous se revend un rouble. Un couteau de Solikamskoi en Sibérie vaut cinq ou six fois son prix au Kamtchatka. Le corail à douze sous le cent vaut un rouble. Le tabac d’Ukraine, qui vaut dix sous la livre, se vend neuf francs. Les Russes, à ce prix, sont meilleurs négocians ou meilleurs financiers que nous.