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une cinquantaine de renards. Ce tribut exige l’emploi de cinquante soldats, avec deux commissaires pour garder près de soixante-dix otages qui répondent du paiement des taxes. Ainsi ce chemin n’était pas tant la route du Kamtchatka que celle de plusieurs autres pays tributaires de la Russie. Ensuite d’Anadirskoi, en côtoyant la rivière de Pengina, puis la mer de ce nom, on gagnait, à travers les montagnes, l’ostrog inférieur de Kamtchatkoi. Ce dernier chemin, d’environ douze cents verstes, était d’un mois, et se faisait en partie avec des rennes, à dix lieues ou quarante verstes par jour. Mais comme la route entière, depuis l’embouchure du Kamtchatka, demanderait sept mois de marche, sans compter les séjours, on ne s’en sert que pour expédier des courriers dans les affaires qui ne peuvent souffrir les risques et les retardemens de la mer.

La troisième route se fait presque toute par eau. On descend, d’Iakoutsk, le Léna, jusqu’à l’embouchure de l’Aldan. On remonte celui-ci jusqu’à l’embouchure du Maiou, d’où l’on remonte jusqu’à l’Ioudoma. On gagne par cette rivière un endroit qui s’appelle la Croix d’Ioudoma, d’où l’on se rend à Okhotsk par terre, ou bien on s’arrête en chemin, sur la rivière d’Ourak, que l’on descend pour regagner par mer le port d’Okhotsk. Mais comme cette rivière est dangereuse par ses cataractes, on ne s’y expose guère. D’ailleurs ce trajet d’Iakoutsk par eau demande au moins un été tout entier,