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frimas de la mer Glaciale. Tout invite à faire connaître ces îles.

Elles s’étendent de la pointe méridionale du Kamtchatka, en formant une ligne courbe, qui se prolonge au sud-ouest jusqu’au détroit de Sangar, qui sépare l’île de Matsmaï, derrière des Kouriles, de l’île de Niphon dans l’empire du Japon. Il paraît par la position générale de ces îles, par leur distance et leur situation respectives, qu’elles faisaient autrefois partie d’un grand espace de terre ferme qui semble avoir été englouti par la mer. Elle y a fait à peu près le même chemin qu’aux Antilles, creusant et minant un grand circuit, au travers duquel elle s’est ouvert plusieurs passages pour former ce golfe qui compose la mer d’Amour, celle de Pengina et la mer d’Okhotsk. Il y a même entre cette contrée de l’Asie et celle de l’Amérique septentrionale une ressemblance singulière, soit que l’on considère d’un côté l’étendue circulaire des îles Kouriles et celles des Antilles, soit qu’on examine les progrès et les ravages de la mer, qui a formé d’une part le golfe du Mexique, et de l’autre ce long sinus compris entre les Kouriles et le continent d’Asie. On aperçoit que ces deux chaînes d’îles étaient jadis une barrière que la terre opposait au choc continuel de la mer qui regagne toujours à l’orient ce qu’elle doit perdre au couchant, où nous voyons même en Europe, même en France, qu’elle a laissé du terrain, témoin ces landes qui s’étendent de-