Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/34

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

puis Bordeaux jusqu’à Baïonne. Mais quel que soit le rapport que ces groupes d’îles si éloignés entre eux semblent offrir aux yeux, ou peut-être à l’imagination, arrêtons-nous à la description de celles dont il s’agit dans cet endroit de l’Histoire des Voyages. On supposait jadis qu’il y en avait trente-six ; mais il n’y en a réellement que vingt-deux. La différence des noms que leur donnent les Kouriles, les Japonais et les Russes, a fait long-temps varier les opinions sur leur nombre.

La première des Kouriles, appelée Choumtchou, a du nord-est au sud-ouest cinquante verstes de longueur sur trente de largeur. Elle est remplie de montagnes, de lacs et de marais, d’où sortent de petites rivières qui tombent dans la mer. Trois de ces rivières, où l’on trouve du saumon de différentes espèces, mais en petite quantité, présentent chacune une habitation. Quarante-quatre personnes font toute la population de l’île. On veut que ces habitans y soient venus du Kamtchatka à l’arrivée des Russes ; c’était du moins leur asile le plus proche. Ils firent, dit-on, alliance avec d’autres insulaires voisins, et les enfans sortis de ce mélange de Kamtchadales et de Kouriles, ont une figure plus avantageuse, des cheveux plus noirs, et sont beaucoup plus velus. Quelle que soit cette origine, il est vraisemblable que ce sont tantôt les insulaires qui passent au continent, quand ils ont trop de monde, trop peu de subsistances, et tantôt les habitans de la terre ferme qui peu-