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ont mis leur histoire en fables, ou leurs fables en histoire ; mais tous n’ont pas su comme les Grecs embellir leurs erreurs. Les amours d’Alphée et d’Aréthuse en Sicile n’ont pas d’autre origine que l’amour du lac Kourile pour la montagne Ouiakoujatch. C’est dans l’imagination des peuples enfans que sont nées ces deux fables.

La troisième des Kouriles (car l’île Ouiakoujatch n’est pas proprement de ce nombre), c’est celle de Sirinki. Les habitans des deux premières vont chercher dans celle-ci des oiseaux et de la sarana pour vivre.

La quatrième est Mankanrouchi, qui ressemble à la précédente.

La cinquième est l’île d’Onekoutan. Steller dit que les habitans des îles plus éloignées venant dans celle-ci enlever les femmes et les enfans, les insulaires d’Onekoutan allèrent s’établir à Paramousir. Kracheninnikov dit, au contraire, que les Kouriles d’Onekoutan tirent leur origine de ceux de Paramousir. La preuve en est que des familles entières de la cinquième île vont rendre visite ou plutôt hommage aux habitans de la seconde, en leur payant des tributs de peaux de castors ou de renards. « On peut juger par là, continue Kracheninnikov, que les autres habitans d’Onekoutan ne refuseraient pas de payer des tributs, si on envoyait des gens pour les soumettre et les assurer de la clémence de sa majesté impériale, et de la puissante protection qu’ils peuvent en attendre