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Tchikoutan, la vingtième, et Kounachir, la vingt-unième.

La dernière, la plus grande, et la plus fameuse de toutes, est l’île Matsmaï. Ses habitans, nombreux comme ceux des trois précédentes, ont avec eux la même origine et la même langue. Les Japonais les appellent tous du nom général de peuples d’Ieso. « Ceci peut servir, dit Kracheninnikov, à corriger l’erreur des géographes qui ont donné le nom d’Ieso à une grande terre située au nord-est, près du Japon. »

Les habitans d’Ouroup et d’Itouroup commercèrent autrefois durant vingt-cinq ou trente ans avec les Kouriles voisines du Kamtchatka. Mais quelques-uns d’eux ayant été faits prisonniers dans l’île de Paramousir, le commerce et la navigation furent interrompus entre les Kouriles des deux extrémités de la chaîne.

Les premières et les dernières de ces îles, à l’exception de Matsmaï, n’ont presque pas de bois. L’île Kounachir est fangeuse et ferrugineuse, dit Steller : on y voit beaucoup de bêtes féroces, des ours, des chèvres sauvages, des renards, mais inférieurs à ceux du Kamtchatka. Les Japonais, dit-on, vont tous les ans y chercher des peaux de ces sortes d’animaux, pour des ustensiles, des meubles et des étoffes qu’ils y apportent en échange. D’autres prétendent que les habitans de Kounachir vont prendre à Matsmaï des étoffes du Japon, de soie et de coton, et des ustensiles de fer, pour les revendre