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aux îles d’Ouroup et d’Itouroup. Celles-ci donnent en retour des toiles d’ortie.

L’île Matsmaï, habitée par des Japonais, la plupart bannis, offre une ville de son nom, munie de fortifications. À la pointe du sud-ouest de l’île, est une garnison pour défendre le pays de l’invasion des Chinois et des incursions de la Corée. Le détroit, ou le bras de mer, qui passe entre cette île et le Japon, large en certains endroits de vingt verstes, se rétrécit en beaucoup d’autres, et partout est hérissé de caps et de rochers qui en rendent le passage très-difficile. Si l’on perd du temps, ou si l’on manque d’attention, les vaisseaux vont se briser sur ces écueils, ou sont emportés en haute mer par la rapidité des courans.

« Au reste, on sait que les Hollandais, en naviguant dans ces parages, trouvèrent une petite île à laquelle ils donnèrent le nom d’île des États ; et que de là, continuant leur route, ils aperçurent une grande terre (qu’ils appelèrent Terre de la Compagnie), qu’ils croyaient unie au continent de l’Amérique septentrionale. Les rapports faits par les Japonais, les éclaircissement donnés par les habitans de l’île d’Ieso, et les reconnaissances entreprises postérieurement par d’habiles navigateurs nous ont fait connaître que ces noms ont été appliqués aux côtes orientales de Matsmaï, de Kounachir, d’Itouroup et d’Ouroup : elles sont si fréquemment voilées par les brouillards, qu’il est facile de se méprendre sur l’étendue véri-