Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/43

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Cosaque qui n’en savait pas assez pour réfléchir que l’insulaire ne devait pas en savoir davantage ?

Les Kouriles se nourrissent de quadrupèdes marins, et se logent comme les Kamtchadales, quoique avec plus de propreté, tapissant leurs siéges et leurs murailles de nattes de jonc. Ils connaissent aussi peu la Divinité que les Kamtchadales ; mais ils ont, comme eux, leurs idoles de bois, qu’ils appellent Ingoul, ou Innakou. En font-ils des dieux ou des démons ? c’est ce qu’on ignore. Mais ils leur offrent les premières bêtes qu’ils prennent, en mangent la chair, et leur en laissent la peau.

Ils ont des baïdares pour naviguer en été, des raquettes pour marcher en hiver, faute de chiens pour aller en traîneaux. Quand les femmes ne font pas des nattes ou des habits, elles suivent leurs maris à la chasse des bêtes marines.

Les Kouriles ont jusqu’à deux ou trois femmes, mais ne voient les filles qu’ils recherchent que la nuit à la dérobée, comme les Tartares mahométans, jusqu’à ce qu’ils aient payé au père le prix que doit leur coûter la fille.

Une femme infidèle occasione à son mari la perte de l’honneur ou de la vie. Le mari qui l’a surprise appelle son adversaire en duel, et c’est au bâton. Celui qui fait le défi reçoit le premier sur le dos trois coups d’une massue, grosse comme le bras ; ensuite il les rend à son