de flèches, eut la force de soutenir son cavalier jusqu’à Tezcuco, où il expira presqu’en arrivant. L’attaque des Mexicains s’était ralentie à la vue de cette ville, où ils n’ignoraient pas que les Espagnols avaient le gros de leur armée. Cortez y rentra vers le soir, après avoir effacé l’affront de sa retraite par trois ou quatre victoires remportées comme en courant ; mais il admira l’habileté de ses ennemis, qu’il avait regardés jusqu’alors avec plus de mépris que d’inquiétude.
Les caciques et les autres Américains voisins de Tezcuco ne tardèrent point à venir offrir leur obéissance et leurs troupes au général étranger. Ils se plaignirent des violences de l’empereur du Mexique, surtout les envoyés des provinces de Chalco et d’Otumba, contre lesquelles ce prince faisait marcher une puissante armée pour les punir d’avoir ouvert le passage aux Espagnols. Ils témoignaient assez de résolution pour se défendre, mais ils demandaient quelques secours ; et Cortez se crut intéressé à l’accorder, parce qu’il était important pour lui de se conserver une communication toujours libre avec la province de Tlascala. Sandoval et Lugo, qui furent chargés de cette expédition avec deux cents Espagnols, quinze cavaliers, et la plus grande partie des Tlascalans, s’avancèrent par une marche si prompte, qu’ayant joint l’armée d’Otumba et de Chalco avant l’arrivée des Mexicains, ils allèrent au-devant d’eux jus-