qu’aux frontières de ces deux provinces. La bataille fut sanglante, et se termina par la fuite des ennemis, qui laissèrent un grand nombre de prisonniers : mais Sandoval ne réserva que les principaux, dont il espérait tirer quelques lumières. Les peuples qu’il avait secourus ayant été jusqu’alors ennemis de la république de Tlascala, parce qu’ils avaient toujours été soumis aux empereurs du Mexique, il leur fit jurer la paix sous la garantie du nom espagnol ; et les Tlascalans, à qui cette reconnaissance était due pour leurs services, signèrent volontiers le traité, avec promesse de le faire ratifier au sénat.
Le retour de Sandoval à Tezcuco eut tout l’éclat d’un triomphe. Il avait à sa suite non-seulement les prisonniers mexicains, mais tous les caciques des deux provinces, qui voulurent faire leurs remercîmens au général, du secours qu’il leur avait envoyé, et lui offrir la disposition de toutes leurs forces. Cortez accepta leurs offres, et leur recommanda de se tenir prêts à marcher au premier ordre. Ensuite, s’étant fait amener les prisonniers mexicains, qui s’attendaient à perdre la vie suivant leurs usages militaires, il leur fit ôter leurs fers, et les fit conduire jusqu’au bord du lac, avec ordre de leur fournir une barque et des provisions pour se rendre à Mexico. Il les chargea d’annoncer à Guatimozin qu’il venait avec ses Espagnols invincibles, et quatre-vingt mille Tlascalans, venger la mort de Montézuma ; mais qu’en