janvier la chaleur y est au degré de la canicule en Europe ; elle vient de ce qu’il n’y tombe aucune pluie pendant ces sept mois, et que le reste même de l’année il n’en tombe point assez pour y rafraîchir l’air. Cette mauvaise qualité du climat et la stérilité du terroir obligent de tirer d’assez loin toutes les provisions nécessaires à la ville, et les y rendent par conséquent fort chères. On n’y saurait vivre à moins d’une piastre par jour, et les logemens n’y sont pas moins incommodes par leur malpropreté que par leur chaleur.
« La ville n’est habitée que par des noirs et des mulâtres. Il est rare qu’on y voie des originaires du pays, et les marchands espagnols se retirent dans d’autres lieux lorsque le commerce est fini avec les vaisseaux des Philippines et ceux du Pérou. Les officiers du roi, et le gouverneur même du château prennent le même parti pour ne pas demeurer exposés au mauvais air. Acapulco n’a de bon que son port, dont le fond est excellent, et dans lequel les vaisseaux sont renfermés comme dans une cour, et amarrés aux arbres du rivage. On y entre par deux embouchures, l’une au nord-ouest, et l’autre au sud-est. Il est défendu par un château qui a quarante-deux pièces de canon de fonte et soixante soldats de garnison.
Cette place rapporte annuellement au gouverneur, qui est aussi alcade-major, vingt mille piastres, et presque autant à ses principaux officiers. Le curé, qui n’a que cent quatre