vingts piastres du roi, en gagne quelquefois dans une année jusqu’à quatorze mille, parce qu’il fait payer fort cher la sépulture des étrangers, non-seulement de ceux qui s’arrêtent dans la ville, mais de ceux mêmes qui meurent en mer sur les vaisseaux des Philippines et du Pérou. Comme le commerce y monte à plusieurs millions de piastres, chacun fait en peu de temps d’immenses profits, suivant sa profession : enfin tout le monde y vit du port. Les vaisseaux du Pérou, qui apportent des marchandises de contrebande, vont mouiller, pour les vendre, dans le port Marquis, qui n’est qu’à deux lieues d’Acapulco. Zacatula est un petit port situé aussi sur la côte du grand Océan, près des frontières de la province suivante.
La province de Mechoacan, au nord-ouest de Mexico, est un pays fertile qui abonde en soie, miel, cuirs, indigo, laine, coton, cacao, vanille, fruits, cire ; il a des mines d’argent et de cuivre, des eaux thermales ; on y recueille du soufre. On y excelle d’ailleurs à fabriquer ces ouvrages et ces étoffes de plumes dont l’invention est particulière aux Mexicains, et que tous les voyageurs ne se lassent point de vanter. Le langage de cette province est le plus élégant du Mexique, et ses habitans l’emportent sur le commun des Américains par la taille et la force autant que par l’esprit et l’adresse. Elle s’étend jusqu’au grand Océan, sur les bords duquel l’air est malsain, et où elle a quel-