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sible d’y voyager. À l’ouest de la rivière de Chéapo, le terrain devient plus montagneux et plus sec. On y trouve d’agréables vallées jusqu’au-delà de la rivière, où l’on ne rencontre plus que des bois. Là commence le pays des savanes, qui est sec, mais couvert d’herbes, plein de collines entremêlées de bois, et fertiles jusqu’à leurs sommets, qui sont couverts de beaux arbres fruitiers. Les montagnes d’où tombe la rivière d’Or sont plus stériles, et ne produisent que des arbrisseaux. En général, les lieux secs de l’isthme n’ont pas les mêmes arbres que les lieux humides : les premiers sont grands, extrêmement gros et presque sans branches inférieures ; au lieu que les autres sont moins des arbres que des arbrisseaux, tels que des mangles, des ronces et d’énormes roseaux.

Les saisons, dans l’isthme comme dans les autres parties de la zone torride, à la même latitude, approchent plus de l’humidité que de la sécheresse. Le temps des pluies y commence en avril ou en mai ; elles continuent en juin et juillet, et leur grande violence est au mois d’août. La chaleur est extrême partout où le soleil perce les nues, et l’air d’autant plus étouffant, qu’il n’y a point de vents pour le rafraîchir. Les pluies commencent à diminuer dans le cours de septembre ; mais souvent elles durent jusqu’au mois de janvier. Ainsi l’on peut dire qu’il pleut dans l’isthme pendant les trois quarts de l’année. L’air y a quelquefois une odeur sulfureuse, qui se répand dans les