par terre les marchandises de l’Europe en augmente beaucoup la cherté.
À Quito, et dans les autres villes de son audience, le mélange du sang est d’Espagnols et d’Américains ; mais à Popayan comme à Carthagène, et dans tous les lieux où les nègres sont en grand nombre, la plus grande partie du peuple est un mélange de sang espagnol et nègre. On y compte environ 25,000 âmes de race mêlée, et quantité de familles purement espagnoles, parmi lesquelles il n’y en a pas moins de soixante qui sont d’ancienne noblesse. Le nombre des habitans y augmente de jour en jour. On attribue cet avantage aux mines d’or du district, qui attirent un grand nombre de nouvelles familles par l’espoir du gain, ou par la facilité d’y subsister.
Une rivière, nommée Rio-del-Molino, qui descend de la montagne d’M et qui traverse la ville, y entretient la fraîcheur et la propreté. Elle la divise en deux parties, qui communiquent par deux ponts ; ses eaux sont saines, et passent même pour médicinales, qualité qu’elles acquièrent, dit-on, en arrosant les excellens simples de la montagne. On vante encore plus une autre source qui descend du même lieu, et qui est réservée pour les couvens de filles et pour les principales maisons de la ville. À la distance d’une lieue vers le nord passe la rivière de Canco, profonde et terrible dans ses débordemens, qui arrivent dans le cours de juin, de juillet et