des historiens, firent penser plus sérieusement que jamais à former un établissement sur le Rio de la Plata.
Jamais entreprise pour le Nouveau Monde ne s’était faite avec plus d’éclat. Don Pédro de Mendoze, grand échanson de l’empereur, en fut déclaré le chef sous le titre d’adelantade et gouverneur général de tous les pays qui seraient découverts jusqu’à la mer du Sud. À la vérité, il devait y transporter à ses frais, en deux voyages, mille hommes et cent chevaux, des armes, des munitions et des vivres pour un an ; mais, entre une pension viagère de deux mille ducats qui lui était accordée par la cour, on lui donnait à prendre de grosses sommes sur les fruits de sa conquête. Il était nommé grand alcade et alguazil major de trois forteresses qu’il avait ordre de faire construire, et ces deux charges devaient être héréditaires dans sa famille.
Les ordres étaient donnés pour armer à Cadix une flotte de quatorze voiles. De si grands préparatifs, et le bruit des richesses du Rio de la Plata, bien établi par la renommée, attirèrent tant d’aventuriers, que le premier armement, qui ne devait être que de cinq cents hommes, fut de douze cents, parmi lesquels ou comptait plus de trente seigneurs, la plupart aînés de leurs maisons, plusieurs officiers, et quantité de Flamands. On assure que nulle colonie espagnole du Nouveau Monde n’eut autant de noms illustres parmi ses fondateurs,