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et que la postérité de quelques-uns subsiste encore au Paraguay, surtout dans la capitale de cette province. La flotte mit à la voile dans le cours du mois d’août 1535, saison la plus propre pour le voyage ; parce que, si on n’arrive pas avant la fin de mars à l’entrée du Rio de la Plata, on court risque de manquer les brises du nord et du nord-est, et d’être surpris par les vents du sud et du sud-ouest, qui obligeraient d’hiverner au Brésil.

Mendoze eut cette précaution et n’en fut pas plus heureux. La flotte, après avoir passé la ligne, fut prise d’une violente tempête. Plusieurs vaisseaux ne se rejoignirent qu’au terme. Celui de don Diègue de Mendoze, frère de don Pèdre, et un petit nombre d’autres, arrivèrent heureusement aux îles de Saint-Gabriel ; mais l’adelantade, avec toutes les autres, fut obligé de relâcher dans le port de Rio-Janeiro. Il remit à la voile, et la flotte se trouvant réunie entre les îles de Saint-Gabriel et la rive occidentale du fleuve, don Pèdre choisit ce lieu pour son établissement, et chargea don Sanche del Campo de choisir un emplacement sûr et commode. Cet officier se détermina pour un endroit où la rive n’a point encore tourné à l’ouest, sur une pointe qui avance dans le fleuve vers le nord. L’adelantade y fit aussitôt tracer le plan d’une ville qui fut nommée Nuessa Segnora de Buenos-Ayres, parce que l’air y est très-sain. Tout le monde s’employa au