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mets en fait, dit l’écrivain danois, qu’on trouve en Islande, parmi le peuple, plus de gens qui écrivent bien que partout ailleurs.

Les autres occupations de nos insulaires sont de prendre soin de leurs bestiaux, et de tirer parti de tout ce qui en est le produit. Les peaux de ces animaux sont tannées assez grossièrement, parce qu’ils n’ont pas les instrumens nécessaires à la profession de tanneur ; mais par leur méthode ils gagnent en célérité ce qu’ils perdent du côté du fini. Avec un couteau bien affilé ils raclent le poil sur leurs genoux, d’une manière si prompte, qu’on en est étonné. Ils étendent ensuite ces peaux et les font sécher au vent ; après cette première opération, on les laisse tremper dans l’eau salée ou dans du petit-lait, et on les foule plusieurs jours de suite avec les pieds. Ils savent aussi noircir les cuirs de bœuf, et en faire des selles et des harnais qui durent plus que ceux des autres pays, quoiqu’ils soient apprêtés avec beaucoup moins d’art et de propreté.

Mais l’occupation la plus générale, celle de toute la nation pendant l’hiver, c’est de préparer la laine de leurs moutons. Ils la filent, la tordent, et en font des étoffes sur des métiers aussi peu commodes que grossièrement fabriqués. Ces métiers ne sont point horizontaux comme les nôtres, mais perpendiculaires ; de façon que la posture gênante à laquelle sont assujettis les ouvriers, jointe au défaut d’outils convenables, leur permet à peine de faire