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taient des arcs, des flèches et des espèces de sabres en bois, garnis dans toute leur longueur de pierre à fusil. Ils approchèrent de si près, que, s’ils eussent décoché leurs traits et lancé leurs dards, tous auraient porté. Mais comme ils continuaient à marcher en avant malgré les signes de se retirer, qui leur furent faits à plusieurs reprises, le général ordonna qu’on fît feu sur eux : un Indien fut tué, l’épouvante fit prendre la fuite aux autres. Les Espagnols s’avancèrent jusqu’à un village où ils trouvèrent une si grande quantité de cocos et d’autres fruits, qu’un vaisseau en eût eu sa charge ; ils employèrent le reste de la journée à transporter des rafraîchissemens pour leurs compatriotes restés à bord. La nuit approchant, ils se rembarquèrent avec leur butin, et les insulaires n’osèrent pas les inquiéter dans leur retraite. Le port de l’île San-Christoval, où la flotte était mouillée, est située à 11° sud ; l’île est étroite et montueuse.

Le brigantin fut expédié une troisième fois pour étendre les découvertes. Il rencontra deux îles séparées l’une de l’autre par un canal de trois lieues. La première reçut le nom de Santa-Catalina (Sainte-Catherine) ; la seconde celui de Santa-Anna (Sainte-Anne). Celle-ci est basse et de forme ronde ; et au milieu s’élève un terrain qui a l’apparence d’un château ; elle est bien peuplée et fertile ; on y trouve des cochons et des poules. La partie de l’est offre un bon port. Les Espagnols, en met-