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rable ; Drake y fit jeter l’ancre avec confiance à la vue d’un grand nombre de cabanes qui bordaient le rivage.

Les habitans marquèrent moins d’effroi que d’admiration en voyant avancer des masses flottantes qui devaient être pour eux un spectacle fort nouveau. Ils s’approchèrent des premiers Anglais qui descendirent sur le sable ; et, loin de les traiter en ennemis, ils leur firent des caresses et des présens. Drake, pour répondre à leur humanité, fit distribuer parmi eux quelques pièces d’étoffes, qu’ils reçurent avec de grandes marques de joie. Les hommes étaient absolument nus ; mais leurs femmes avaient les épaules couvertes d’une peau velue de daim ou de quelque autre animal ; et, de la ceinture jusqu’aux genoux, elles portaient en forme de tablier une espèce de toile composée d’écorce d’arbre. Leurs maisons, qui étaient fort près de la mer, ressemblaient par la forme à nos colombiers, c’est-à-dire, qu’elles étaient rondes et sans fenêtres, avec une seule porte et une ouverture au sommet, pour servir de passage à la fumée. Leurs lits n’étaient que des rameaux de sapin et d’autres arbres, disposés en cercle autour du foyer, qui formait le centre de chaque cabane.

Pendant tout le séjour que les Anglais firent dans cette baie, ils ne cessèrent pas de recevoir la visite de ces honnêtes sauvages, qui leur apportaient tantôt de fort beaux panaches de plumes, tantôt des sacs remplis de feuilles sè-