Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/299

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’Angleterre avec le reste de l’escadre, ils ne pouvaient comprendre qu’il eût fait le tour du cap de Horn, tandis que les meilleurs vaisseaux d’Espagne avaient été forcés de renoncer à cette entreprise.

Les lettres qui s’étaient trouvées à bord du Carmel donnèrent d’autres lumières aux Anglais. Elles portaient que plusieurs vaisseaux marchands devaient partir du port de Lima pour Valparaiso. Anson, formant divers projets sur un si beau fondement, dépêcha aussitôt le Tryal, avec ordre d’aller croiser à la hauteur du dernier de ces deux ports. Il résolut en même temps de séparer d’autres vaisseaux, et de les employer en différentes croisières, autant pour diminuer la crainte d’être découvert de la côte, que pour augmenter la facilité de faire des prises. Celle qu’on venait de faire avait inspiré aux équipages une ardeur qui leur faisait oublier tous leurs maux. L’artillerie de la pinque l’Anne fut transportée sur le Carmel, et le Glocester reçut pour sa manœuvre un renfort de vingt-trois matelots espagnols. Après ces dispositions, on leva l’ancre le 19 septembre. Le Glocester eut ordre d’avancer jusqu’à de latitude méridionale, et de croiser à la hauteur des côtes les plus élevées de Païta, mais à la distance convenable pour n’être pas découvert. Le Centurion et le Carmel portèrent à l’est pour joindre le Tryal à la hauteur de Valparaiso. Cinq jours après ils rencontrèrent ce bâtiment, qui avait déjà pris, avec peu