Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/100

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vues de bois. Précaution louable, et dont il est à souhaiter que l’effet ait répondu aux désirs de celui qui en avait eu l’idée. Le Prince Frédéric, après s’être acquitté de sa commission, devait retourner à Plymouth.

Les Anglais eurent aussi des rapports avec les habitans de la côte méridionale du détroit, qui leur parurent aussi sales, aussi puans, aussi misérables qu’aux autres navigateurs qui avaient parcouru ces parages. Ils mangeaient de tout ce qu’on leur présentait. Ils essayèrent une fois d’emporter d’un canot anglais les différens objets qui s’y trouvaient ; mais l’équipage s’en aperçut à temps, et les empêcha d’effectuer leur dessein. Les Indiens, se voyant contrariés dans leur entreprise, se retirèrent dans leurs pirogues, et s’armèrent de longues perches et de lames dont la pointe était faite d’os de poisson. Comme malgré ces démonstrations hostiles ils n’attaquèrent pas les Anglais, ceux-ci se bornèrent à se tenir sur la défensive ; ensuite, au moyen de quelques bagatelles qu’ils donnèrent aux Indiens, ils les calmèrent, et la bonne intelligence fut rétablie.

Une autre fois ces sauvages donnèrent lieu à une observation qui fait honneur à leur caractère. Wallis était alors mouillé près du cap Upright, à peu de distance de l’embouchure occidentale du détroit. « Le 1er. avril, dit-il, nous vîmes venir à bord du vaisseau deux pirogues avec quatre hommes, et trois petits enfans dans chacune. Les hommes étaient plus