Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/104

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» En continuant notre route à l’ouest, après être sortis du détroit, nous vîmes un grand nombre d’oiseaux de mer voler autour du vaisseau ; nous eûmes presque toujours des vents impétueux, des brumes, une grosse mer, de sorte que nous fûmes souvent obligés de naviguer sous nos basses voiles, et que pendant plusieurs semaines de suite il n’y eut pas un seul endroit de sec sur le vaisseau. »

Depuis plusieurs jours on apercevait beaucoup d’oiseaux de mer ; le temps était variable ; circonstances qui indiquent le voisinage de la terre ; le 4 juin une tortue vint nager auprès du Dolphin ; enfin, le 6, un matelot placé à la grande hune, s’écria, terre dans l’ouest ; bientôt on la vit distinctement de dessus le pont. Lorsqu’on ne fut plus qu’à cinq milles de distance de cette île, on en aperçut une autre au nord-ouest. Le lieutenant Furneaux alla reconnaître la première avec les canots armés. Lorsqu’il en approchait, il vit deux pirogues s’en détacher, et ramer avec beaucoup de vitesse vers l’autre île. Le soir il revint à bord, rapportant des cocos, des plantes anti-scorbutiques, et des hameçons faits avec des écailles d’huîtres. Il n’avait pas rencontré d’habitans. Il avait seulement aperçu trois huttes, ou plutôt trois hangars, consistant seulement en un toit formé de feuilles de cocotiers, et soutenu sur des piliers ; il avait vu aussi des pirogues en construction sur la plage ; d’ailleurs l’île était dépourvue de sources, et ne produisait que des