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cocos ; les brisans en rendaient l’approche difficile ; on ne trouvait de mouillage nulle part le long de la côte ; elle reçut, le nom de Wight-Sunday-Island (île de la Pentecôte) ; elle est située par 19° 26′ sud, et 17° 56′ ouest.

On se dirigea de suite vers l’autre île. On apercevait sur le rivage une cinquantaine de naturels armés de longues piques. Plusieurs d’entre eux couraient de côté et d’autre avec des torches allumées à la main. Lorsque le canot approcha de la côte, les insulaires se portèrent en foule vers la grève, et présentèrent leurs piques comme pour s’opposer au débarquement. Les Anglais s’arrêtèrent alors, et firent des signes d’amitié, montrant en même temps des colliers de verroterie, des couteaux, des rubans, et d’autres bagatelles. Les naturels leur firent signe de s’éloigner, mais en même temps regardèrent avec un air de curiosité et de désir les objets qu’on leur présentait. Bientôt quelques-uns s’avancèrent dans la mer ; les Anglais leur firent signe qu’ils souhaitaient d’avoir de l’eau et des cocos ; plusieurs insulaires allèrent chercher de l’eau, et se hasardèrent à l’apporter aux canots dans les coques des cocos dépouillés de leur enveloppe extérieure. On leur donna en échange de ces provisions, les bagatelles qu’on leur avait montrées, et des clous, auxquels ils parurent attacher plus de prix qu’au reste. Sur ces entrefaites un Indien trouva le moyen de voler un mouchoir de soie qui enveloppait toutes les marchandises qu’on leur destinait, et le