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fit avec tant d’adresse, que personne ne s’en aperçut. Les Anglais eurent beau faire signe ensuite qu’on leur avait dérobé un mouchoir, les naturels, ou ne purent pas, ou ne voulurent pas les comprendre.

Le lendemain Furneaux en retournant à l’île avec les canots fut bien étonné de voir sept grandes pirogues chacune à deux gros mâts, et tous les naturels sur la plage, prêts à s’embarquer. Ils firent signe aux Anglais de monter un peu plus haut. Ceux-ci se conformèrent à cette invitation, et dès qu’ils furent descendus à terre, tous les Indiens s’embarquèrent et firent route à l’ouest. En passant par la pointe occidentale de l’île, ils furent joints par deux canots. En s’éloignant de leur île, ils n’y laissèrent que quatre pirogues ; ils continuèrent leur route à l’ouest sud-ouest, tant qu’on put les distinguer du haut de la grande hune. Leurs pirogues étaient à peu près longues de trente pieds, sur quatre pieds de largeur et trois et demi de profondeur ; deux de ces pirogues étaient doubles.

L’île est basse, unie, sablonneuse, bien plantée d’arbres, sans broussailles, elle abonde en plantes anti-scorbutiques ; on y trouva trois citernes de très-bonne eau. Wallis en prit possession au nom du roi de la Grande-Bretagne, et la nomma Queen-Charlotte’s island (île de la Reine Charlotte). On doit lui savoir gré d’avoir recommandé aux personnes de son équipage qui allaient à terre de ne rien en-