Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/108

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d’herbe sur le sol. Une vaste lagune lui donne l’apparence de deux îles dont les extrémités sont jointes par une chaîne de rochers sur lesquels la mer brise avec violence. On n’y découvrit ni cocotiers ni cabanes ; cependant, en doublant la pointe occidentale, on y aperçut toutes les pirogues, et les Indiens, qui, à l’approche du Dolphin, avaient abandonné l’île de la Reine Charlotte. On compta huit doubles pirogues, et environ quatre-vingts insulaires, hommes, femmes et enfans. Les pirogues avaient été retirées sur la grève ; les femmes et les enfans étaient placés tout autour. Les hommes étaient postés en avant avec leurs lances et leurs torches, faisant un grand bruit et dansant d’une manière fort étrange. Wallis nomma cette terre île d’Egmont, en l’honneur du premier lord de l’amirauté ; on lui a conservé ce nom. Elle est située par 19° 20′ sud, et 138° 30′ ouest.

Une heure après, une autre île se fit voir à l’ouest-sud-ouest, elle était de même entourée de brisans ; on n’y distinguait pas un seul cocotier. Seize Indiens se tenaient au milieu des rochers de la pointe occidentale ; ils ressemblaient en tout à ceux des îles que l’on avait reconnues ; on n’aperçut pas de canots. L’île fut nommée île de Glocester. Wallis vit successivement, en s’avançant à l’ouest, l’île de Cumberland, et l’île du Prince Guillaume Henry, auxquelles il ne s’arrêta pas, espérant trouver, en continuant la route, une terre plus