Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/116

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que par des pagaies, il se débarrassa de celles qui l’entouraient ; mais il reçut une volée de pierres qui lui blessèrent quelques hommes. L’officier qui commandait la chaloupe vengea cette attaque en tirant un coup de fusil chargé à plomb à l’insulaire qui avait jeté la première pierre, et le blessa à l’épaule. Les compagnons de l’Indien, le voyant blessé, se jetèrent à la mer, et tous les autres se mirent à fuir à force de rames dans le plus grand désordre. Pendant qu’on hissait les embarcations à bord, une grande pirogue à voile s’avança vers nous ; je l’attendis ; elle marchait très-bien, et fut bientôt près de notre bord. Alors un insulaire se leva, prononça un discours qui dura cinq minutes, et jeta sur le vaisseau un rameau de bananier ; nous en fîmes autant. Je leur donnai quelques bagatelles ; ils eurent l’air content, et se retirèrent.

» Je continuai à côtoyer l’île. Le 21 les canots revinrent m’annoncer qu’ils avaient trouvé un bon mouillage. Dès que le vaisseau fut en sûreté, les canots retournèrent pour sonder le long de la côte, et examiner un endroit où coulait un ruisseau. Dans ce moment une foule de pirogues se mirent en marche vers le Dolphin, portant des cochons, des poules et des fruits, qui furent échangés contre de la quincaillerie et des clous. Cependant, lorsque nos canots s’approchèrent du rivage, les pirogues, dont plusieurs étaient doubles, firent voile vers nous. Elles se tinrent d’abord à quelque