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bastingage. D’autres pirogues se portèrent cependant vers l’avant du vaisseau, ayant probablement remarqué qu’on n’avait pas fait feu de cette partie ; j’y fis porter sur-le-champ des pièces. Parmi les pirogues qui nous attaquaient de ce côté j’en remarquai une où se trouvait probablement un chef, car le signal qui avait rassemblé les Indiens en était parti. Un boulet sépara cette pirogue en deux. À l’instant, les autres se dispersèrent, avec tant de promptitude, qu’en une demi-heure il n’en resta pas une seule en vue, et que la foule innombrable qui couvrait le rivage s’enfuit avec la plus grande précipitation vers les collines.

» Alors, ne craignant plus d’être inquiété de nouveau, on toua le vaisseau dans la baie ; le 24, vers midi, il y mouilla, et fut placé de manière qu’il protégeait l’endroit où l’on devait faire de l’eau. »

L’on prit possession de l’île, qui fut nommée île du roi George III. Ce nom n’a pas prévalu ; la géographie à conservé celui de Taïti, que lui donnent les naturels, ou O-taïti, avec l’article.

« Tandis, continue Wallis, que mon monde était occupé à l’aiguade, on vit de l’autre côté du ruisseau, qui était large de trente-six pieds et guéable, deux hommes âgés ; dès qu’ils s’aperçurent qu’ils étaient découverts, ils eurent l’air effrayés et confus, et prirent une posture de supplians. M. Furneaux leur fit signe de traverser le ruisseau ; l’un d’eux s’y détermina,