Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/128

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erreur, et leur prouver que nos armes portaient beaucoup plus loin qu’ils ne l’auraient cru possible, ce qui me donnait lieu d’espérer que dorénavant ils ne nous attaqueraient plus, on tira vers eux quatre coups rasans ; deux portèrent près d’un arbre au pied duquel un groupe d’Indiens était rassemblé. Frappés d’épouvante, ils disparurent en un clin d’œil. Après avoir ainsi nettoyé la côte, j’armai les canots, et j’envoyai les charpentiers escortés d’une forte garde pour détruire toutes les pirogues qui avaient été tirées à terre. Cette opération fut entièrement achevée avant midi, et plus de soixante pirogues, dont plusieurs avaient soixante pieds de longueur, furent mises en pièces. On n’y trouva que des pierres et des frondes ; deux petites seulement portaient des fruits, des poules et des cochons.

» À deux heures après midi, neuf insulaires sortirent du bois, tenant à la main des branchages verts qu’ils plantèrent en terre près des bords du ruisseau, et se retirèrent. Un instant après ils revinrent portant des cochons qui avaient les jambes liées, les placèrent auprès des branches et s’en allèrent encore ; ils reparurent une troisième fois, apportant d’autres cochons et des chiens qui avaient les jambes liées au-dessus de la tête ; ils rentrèrent ensuite dans le bois, puis se montrèrent avec des paquets d’une étoffe qu’ils emploient dans leurs vêtemens, les placèrent sur le rivage, et nous appelèrent pour venir les prendre. Comme