Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/142

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rivière, mais jusqu’à sa maison ; on rendit par ses ordres le même service à mon premier lieutenant, au munitionnaire et à quelques autres de nos gens affaiblis par la maladie. J’avais ordonné un détachement qui nous suivit : la multitude s’assemblait en foule à notre passage ; mais au premier mouvement de la main de la reine, sans qu’elle dît un seul mot, le peuple s’écartait et nous laissait passer librement. Quand nous approchâmes de sa maison, un grand nombre de personnes de l’un et de l’autre sexe vinrent au-devant d’elle ; elle me les présenta, en me faisant comprendre par ses gestes qu’ils étaient ses parens ; et me prenant la main, elle la leur donna à baiser. Nous entrâmes dans la maison, qui embrassait un espace de terrain long de trois cent vingt-sept pieds, et large de quarante-deux ; elle était formée d’un toit couvert de feuilles de palmier, soutenu par trente-neuf piliers de chaque côté, et quatorze dans le milieu. La partie la plus élevée du toit en dedans avait trente pieds de hauteur, et les côtés de la maison au-dessous des bords du toit en avaient douze, et étaient ouverts. Aussitôt que nous fûmes assis, elle appela quatre jeunes filles auprès de nous, les aida elle-même à ôter mes souliers, mes bas et mon habit, et les chargea de me frotter doucement la peau avec leurs mains. On fit la même opération à mon premier lieutenant et au munitionnaire ; mais non à aucun de ceux qui paraissaient se bien porter. Pen-