Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/154

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daient sur nos têtes. Notre route était difficile ; et lorsque nous eûmes parcouru environ quatre milles, le chemin avait été si mauvais durant le dernier mille, que nous nous assîmes pour nous reposer et ranimer nos forces en déjeunant.

» Nous nous étions placés sous un grand corossolier dans un très-bel endroit ; à peine commencions-nous notre repas que nous fûmes tout à coup alarmés par un bruit confus de plusieurs voix entremêlées de grands cris. Nous aperçûmes après une foule d’hommes, de femmes et d’enfans qui étaient sur une colline au-dessus de nous. Notre vieillard, voyant que nous nous levions précipitamment et que nous courions à nos armes, nous pria de rester assis, et il alla sur-le-champ vers les naturels qui nous étaient venus surprendre. Dès qu’il les eut abordés, ils se turent et s’en allèrent ; peu de temps après ils revinrent et apportèrent un gros cochon tout cuit, beaucoup de fruits à pain, d’ignames et d’autres rafraîchissemens, qu’ils donnèrent au vieillard qui nous les distribua. Je leur donnai en retour quelques clous, des boutons et d’autres choses qui leur firent bien du plaisir. Nous poursuivîmes ensuite notre chemin dans la vallée aussi loin qu’il nous fut possible, en examinant tous les courans d’eau et les endroits où ils avaient coulé, pour voir si nous n’y trouverions point de vestiges de métaux ou de minéraux ; mais nous n’en découvrîmes aucune trace. Je montrai à tous