Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/157

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je ne distinguai pas l’espèce ; d’autres, qui sont de la même hauteur que celle que nous avions montée, sont tapissées de bois sur les côtés, et le sommet, qui est de roc, est couvert de fougère. Il croît dans les plaines qui sont au-dessous une sorte d’herbe qui ressemble au jonc, et d’autres plantes. En général, le sol des montagnes et des vallées me parut fertile. Nous vîmes plusieurs tiges de cannes à sucre, grandes, d’un très-bon goût, et qui croissent sans la moindre culture. Je trouvai aussi du gingembre et du tamarin, dont j’ai apporté des échantillons ; mais je ne pus me procurer la graine d’aucun arbre, dont la plupart étaient alors en fleur. Après avoir passé le sommet de la montagne à une assez grande distance, je rencontrai un arbre exactement semblable à la fougère, excepté seulement qu’il avait quinze ou seize pieds de haut. Je le coupai, et je vis que l’intérieur ressemblait aussi à celui de la fougère. Je voulais en rapporter une branche, mais je trouvai qu’elle était trop incommode ; et je ne savais pas d’ailleurs quelle difficulté nous essuierions avant de retourner au vaisseau, dont je jugeai que nous étions alors fort éloignés.

» Dès que nous eûmes réparé nos forces par les rafraîchissemens et le repos, nous commençâmes à descendre la montagne, toujours accompagnés des naturels, aux soins desquels le vieillard nous avait recommandés. Nous dirigions généralement notre marche vers le vaisseau ; mais nous nous détournions quelquefois