Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/158

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à droite et à gauche dans les plaines et les vallées, lorsque nous apercevions des maisons agréablement situées. Les habitans étaient toujours prêts à nous donner ou à nous vendre ce qu’ils avaient. Excepté des cochons, nous ne vîmes point de quadrupèdes, et nous ne remarquâmes d’autres oiseaux que différentes espèces de perroquets, une sorte de pigeon, et beaucoup de canards sur la rivière. Tous les endroits qui étaient plantés et cultivés offraient des indices d’une grande fertilité, quoiqu’il y eût quelques parties dans le milieu qui paraissaient stériles. Je semai des noyaux de pêches, de cerises et de prunes, et des graines de beaucoup de plantes potagères dans les lieux où je crus qu’elles croîtraient ; enfin des citrons et des oranges dans les terrains que je jugeai les plus ressemblans à ceux des îles de l’Amérique qui produisent ces fruits. Dans l’après-midi nous arrivâmes à un endroit très-agréable, à environ trois milles du vaisseau ; nous y achetâmes deux cochons et quelques volailles, que les naturels du pays nous apprêtèrent très-bien et fort promptement. Nous y restâmes jusqu’au soir, et nous nous mîmes en marche pour retourner au vaisseau, après avoir récompensé libéralement nos guides et les gens qui nous avaient procuré un si bon dîner. Toute notre compagnie se comporta pendant cette journée avec beaucoup d’ordre et d’honnêteté, et nous quittâmes les insulaires nos amis très-contens les uns des autres.