Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/163

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de remarque, parce que les cheveux de tous les naturels des climats chauds d’Asie, d’Afrique et d’Amérique, sont noirs sans exception. Ils les nouent en une seule touffe sur le milieu de la tête, ou en deux touffes, une de chaque coté ; d’autres pourtant les laissent flottans, et alors ils bouclent avec beaucoup de raideur. Les enfans des deux sexes les ont ordinairement blonds. Leurs cheveux sont arrangés très-proprement, quoiqu’ils ne connaissent point l’usage des peignes : ceux à qui nous eu avions donné savaient très-bien s’en servir. C’est un usage universel parmi eux de s’oindre la tête avec de l’huile de coco, dans laquelle ils infusent la poudre d’une racine qui a une odeur approchante de celle de la rose. Toutes les femmes sont jolies, et quelques-unes d’une très-grande beauté. Ces insulaires ne paraissaient pas regarder la continence comme une vertu ; non-seulement les Taïtiennes vendaient leurs faveurs à nos gens librement et en public, mais encore leurs pères et leurs frères nous les amenaient souvent eux-mêmes. Ils connaissent pourtant le prix de la beauté, et la grandeur du clou qu’on nous demandait pour la jouissance d’une femme était toujours proportionnée à ses charmes. Les insulaires qui venaient nous présenter des filles au bord de la rivière nous montraient avec un morceau de bois la longueur et la grosseur du clou pour lequel ils nous les céderaient. Si nos gens consentaient au marché, on leur envoyait les fem-.