Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/167

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leurs filets avec beaucoup de succès, nous ne prenions pas un seul poisson avec nos instrument de pêche ; nous nous procurâmes donc quelques-uns de leurs hameçons et de leurs lignes ; mais n’ayant pas leur adresse, nous ne réussîmes pas mieux.

» Voici la manière dont ils apprêtent leurs alimens : ils allument du feu en frottant le bout d’un morceau de bois sec sur le côté d’un autre, à peu près comme nos charpentiers aiguisent leurs ciseaux ; ils font ensuite un creux d’un demi-pied de profondeur, et de six à dix pieds de circonférence ; ils en pavent le fond avec de gros cailloux unis, et ils font du feu avec du bois sec, des feuilles et des coques de cocos ; lorsque les pierres sont assez chaudes, ils enlèvent les charbons, et poussent les cendres sur les côtés ; ils couvrent le foyer d’une couche de feuilles vertes de cocotiers, et ils y placent l’animal qu’ils veulent cuire, après l’avoir enveloppé de feuilles de bananier : si c’est un petit cochon, ils l’apprêtent ainsi sans le dépecer, et ils le coupent en morceaux s’il est gros ; lorsqu’il est dans le foyer, ils le recouvrent de charbon, et ils mettent par-dessus une autre couche de fruits à pain, et d’ignames également enveloppés dans des feuilles de bananier ; ils y répandent ensuite le reste des cendres, des pierres chaudes, et beaucoup de feuilles de cocotier ; ils revêtent le tout de terre, afin d’y concentrer la chaleur. Ils ouvrent le trou après un certain temps proportionné au volume de