Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/192

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pendant, comme on va en voir la preuve on trouve parmi eux des charlatans.

» Le 7 et le 8 furent si mauvais, qu’il n’y eut pas moyen de sortir du bord ; nous chassâmes même dans la nuit et fûmes obligés de mouiller une ancre du bossoir. Il y eut des instans jusqu’à quatre pouces de neige sur le pont, et le jour naissant nous montra que toutes les terres en étaient couvertes, excepté le plat pays, dont l’humidité empêche la neige de s’y conserver. Le thermomètre fut à 5, 4, baissa même jusqu’à 2 degrés au-dessus de la congélation. Le temps fut moins mauvais le 9 après midi. Les Pécherais s’étaient mis en chemin pour venir à bord ; ils avaient même fait une grande toilette ; c’est-à-dire qu’ils s’étaient peint tout le corps de taches rouges et blanches ; mais voyant nos canots partir du bord et voguer vers leurs cabanes, ils les suivirent ; une seule pirogue fut à l’Étoile. Elle y resta peu de temps, et vint rejoindre aussitôt les autres, avec lesquelles nos messieurs étaient en grande amitié. Les femmes cependant étaient toutes retirées dans une même cabane, et les sauvages paraissaient mécontens lorsqu’on y voulait entrer. Ils invitaient au contraire à venir dans les autres, où ils offrirent à ces messieurs des moules qu’ils suçaient avant de les présenter. On leur fit de petits présens qui furent acceptés de bon cœur. Ils chantèrent, dansèrent, et témoignèrent plus de gaieté que l’on aurait cru en trouver chez des hommes sauvages