Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/201

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dont on examina encore quatre autres de la même nature, toutes inabordables, et qui ne méritaient pas qu’on perdît de temps à les visiter. Bougainville nomme Archipel dangereux cet amas d’îles, dont il avait vu neuf, et qui, observe-t-il, sont probablement en plus grand nombre.

Ce nom, suivant la remarque de Fleurieux, doit être conservé ; car, sans les arbres élevés qui servent en quelque sorte de balises, et sont tout à la fois des arbres de subsistance pour les insulaires, et des arbres de salut pour les navigateurs, souvent, au déclin du jour ou avant l’aube, on n’apercevrait ces îles basses, ces plateaux que lorsqu’on ne serait plus à temps de se garantir du danger de leur rencontre. Le nom du navigateur français doit rester attaché à cet archipel, puisque, des dix-sept îles dont il se compose, il en a découvert neuf, Wallis six, et Cook deux seulement : on le nommera donc Archipel dangereux de Bougainville. Il commence à l’est, à l’île Whit-Sunday (la Pentecôte) de Wallis, et il se termine à l’ouest, à Chain island (île de la Chaîne) de Cook ; il est situé au sud entre les 17° et 19° 30′ de latitude méridionale, et son étendue en longitude est d’environ , ou de plus de cent quarante lieues.

Bougainville se détermina à faire route un peu au sud, afin de sortir de ces parages dangereux ; effectivement, dès le 28 il cessa de voir des terres.

Le 2 avril on aperçut une montagne haute