Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/267

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canots. L’officier qui commandait la descente rapporta qu’à son arrivée une troupe nombreuse d’insulaires était venue le recevoir sur la plage l’arc et la flèche à la main, faisant signe qu’on n’abordât pas ; mais que quand, malgré leurs menaces, il avait ordonné de mettre à terre, ils s’étaient reculés à quelques pas ; qu’à mesure que son monde avançait, les insulaires se retiraient toujours dans l’attitude de faire partir leurs flèches sans vouloir se laisser approcher ; qu’ayant alors fait arrêter la troupe, et un officier s’étant avancé vers eux, ils avaient cessé de reculer lorsqu’ils avaient vu un homme seul ; des morceaux d’étoffe rouge qu’on leur distribua achevèrent d’établir une espèce de confiance. L’officier prit aussitôt poste à l’entrée du bois, mit ses travailleurs à abattre des arbres sous la protection de la troupe, et envoya un détachement chercher des fruits. Les insulaires se rapprochèrent insensiblement, et semblèrent annoncer des dispositions plus amicales. On eut même d’eux quelques fruits. Ils ne voulaient ni du fer ni des clous. Ils refusèrent aussi constamment de troquer leurs arcs et leurs massues ; seulement ils cédèrent quelques flèches. Au reste, ils étaient toujours restés en grand nombre autour des Français sans jamais quitter leurs armes ; ceux mêmes qui n’avaient point d’arcs tenaient des pierres prêtes à lancer. Ils avaient fait entendre qu’ils étaient en guerre avec les habitans d’un canton voisin du leur. Effectivement il