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porter les enfans sur le dos. On vit quelques-uns des tissus qui les composent, sur lesquels étaient de fort jolis dessins faits avec une belle teinture cramoisie. On remarqua qu’aucun d’eux n’avait de barbe ; ils se percent les narines pour y pendre quelque ornement ; ils portent au bras, en forme de bracelets, une dent de babiroussa, ou un grand anneau d’une matière que l’on crut de l’ivoire, et au cou des plaques d’écaille de tortue. Ils firent entendre qu’elles étaient communes sur leur rivage.

Leurs armes sont l’arc et la flèche, des massues de bois de fer, et des pierres qu’ils lancent sans fronde. Les flèches sont des roseaux armés d’une longue pointe d’os très-aiguë. Quelques-unes de ces pointes sont carrées et garnies sur les arêtes de petites pointes couchées en arrière, qui empêchent de pouvoir retirer la flèche de la plaie. Ils ont encore des sabres de bois de fer. On ne vit leurs pirogues que de loin ; elles parurent bien faites, et voilées comme celles des îles des Navigateurs.

La plage où l’on avait abordé présentait une très-petite étendue. À vingt pas du bord de la mer on trouve le pied d’une montagne dont la pente, quoique très-rapide, est couverte de bois. Le terrain est très-léger et a peu de profondeur ; aussi les fruits, quoique de même espèce qu’à Taïti, sont-ils moins beaux et d’une moins bonne qualité. On rencontre beaucoup de routes tracées dans le bois, et des espaces enclos par des palissades de trois pieds de haut.